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Hassan Hami

Ancien diplomate, docteur en sciences politiques.

Dommages collatéraux en géopolitique : le pari de l’hypocrisie et du cynisme

Le 19 novembre 2024 à 12h49

Modifié 19 novembre 2024 à 13h38

Que de dommages collatéraux ! Une bévue pour les uns, une erreur humaine pour les autres. Et à force de se répéter, les dommages collatéraux s’intègrent dans l’entendement des gens comme une sorte de fatalité. Or, rien de plus trompeur. On aura beau s’inventer des prétextes et des excuses pour dédouaner les acteurs et leurs instigateurs, ces dommages marquent les esprits et posent parfois des questions d’éthique et de paramètres existentiels qui interpellent la conscience des objecteurs de conscience et des partisans des choix rationnels jugés inévitables.

La définition des dommages collatéraux n’obtient pas le suffrage des experts militaires et encore moins l’adhésion des planificateurs politiques. Néanmoins, d’aucuns excellent dans la confection de la définition qui leur sied le mieux. On se trouve alors dans la même situation que celle qui bute sur la définition du terrorisme et de la lutte pour la libération nationale. Deux situations qui s’anisent dans les eaux de la relativité et de la contextualisation des options sur la table des décideurs politiques et militaires.

Dès lors, rien n’empêche que je jette un autre pavé dans la mare, question de me faire une raison par rapport à l’impuissance des paradigmes dont je raffole à assouvir mon besoin de modélisation. D’aucuns pourraient arguer que les paradigmes sont un élément de plus dans le décor des actions absurdes que les théoriciens prennent pour se faire une raison –notamment quand ils constatent que le confort des arguments leur file entre les doigts.

Néanmoins, rien ne s’oppose à ce que je tente d’ajouter à la réflexion d’ensemble une lecture personnelle sur cette notion à la fois avérée et hypocrite quand elle est intégrée dans la perception de la géopolitique. Dès lors, je peux me permettre de classer les dommages collatéraux en trois catégories. La première catégorie concerne les dommages collatéraux qui touchent des cibles qui revêtent une dimension sentimentale parce que touchant des monuments et des archives culturelles et civilisationnelles catalogués patrimoine universel de l’humanité. La deuxième catégorie cible les dommages collatéraux qui revêtent une dimension militaire et foncièrement politique et stratégique dont la justification fait à la fois sourire et provoquer l’ire. La troisième catégorie identifie les dommages collatéraux qui sont la conséquence de l’observation des règles du jeu démocratique. Des exemples en la matière, on a l’embarras du choix.

Une prémonition : des œuvres qui s’évanouissent dans la nature

1- Des dommages collatéraux revêtant une dimension sentimentale et civilisationnelle sont intégrés dans la première catégorie. Nous sommes en 1990. Une exposition d’œuvres d’art plastique marocain est sous les feux de la rampe à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Tout se passe bien. L’association d’amitié maroco-soviétique est aux anges. Elle co-organise cette exposition pour célébrer une amitié solide entre le Maroc et l’URSS. Cinq artistes peintres marocains y participent avec dix œuvres chacun.

Ensuite, les œuvres sont supposées être expédiées en Ukraine. L’URSS, ce pays-continent donne l’impression d’être imbattable, depuis sa reconstruction au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, de la Conférence de Yalta réunissant les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni (1945) et confectionnant les règles du jeu entre l’Est et l’Ouest sur la base d’un nouvel ordre qui, depuis lors, tient l’Europe en haleine.

Et puis, du jour au lendemain, tout s’écroule. L’URSS entre dans une zone de turbulences qui menace l’existence d’un système bâti sur une idéologie intrinsèque depuis la victoire des Bolcheviques en 1917 et la création de l’Union soviétique en 1922. Les plasticiens marocains qui ont fait le déplacement sont  pris au piège et ne savent plus où donner de la tête. L’Ukraine est sur le chemin de se détacher de l’Union soviétique.

Les œuvres sont introuvables. On ne sait même pas si elles avaient été effectivement expédiées ou non. Elles sont victimes de dommages collatéraux imprévisibles. Depuis lors, les artistes marocains se demandent comment faire pour localiser leurs œuvres et les récupérer éventuellement. Ils ne baissent pas les bras bien que cette histoire achève de boucler sa 33e année.

Quelques mois auparavant, des pays européens de l’Est appuyés par un Occident rageur se lancent dans la lutte pour s’émanciper de la domination soviétique. Les arrangements conclus à l’issue de la Première et de la Deuxième Guerre mondiales ne sont plus d’actualité. Les feuilletons des printemps de Budapest  (1958) et de Prague (1968) sont ressassés pour y trouver matière à broder. L’histoire se répète comme ce fut le cas lors de l’invasion de la Pologne par Adolf Hitler en 1939 et le début de la Deuxième Guerre mondiale. La dislocation de l’URSS commence par la Pologne, puisque dès 1980, le gouvernement communiste est soumis au chantage du syndicat Solidarnosc conduit par Lech Valęsa et l’obtention du gain de cause en 1989.

Or, pour notre histoire, c’est la Roumanie qui se taille la part du lion. En effet, au moment où Nicolae Ceausescu et son épouse sont arrêtés et exécutés (1989), un diplomate arabe qui se hasarde dans le voisinage pour faire des courses dans la précipitation est kidnappé et séquestré pendant des heures dans un sous-sol anarchique par un groupe de jeunes qui ne savent pas quoi en faire. Ce n’était pas des jeunes amateurs de la sensation. C’était des professionnels appelés à la rescousse par l’une des fractions en conflit. Heureusement, le diplomate retrouve la liberté par un coup de hasard. D’autres diplomates n’auront pas cette chance.

Des exemples du genre entrant dans le cadre des dommages collatéraux ciblant les arts ont défrayé la chronique depuis des décennies. On peut citer, le pillage du musée de Bagdad, à la suite de l’intervention américaine en Irak en 2003 et le saccage du musée de Moussol en 2015 par les miliciens du groupe de l’Etat islamique, la destruction des trois statues géantes des Bouddhas à Bamiyan en Afghanistan par des Talibans en 2001, le saccage de trois bâtiments de la bibliothèque d’Ahmed Baba de Tombouctou, dont des manuscrits de valeurs historiques inestimables des imams Mohammed Bagayogo Al-Wangari (1523-1593) et Mohammed Essayouti (1445-1505) par les miliciens d’Ansar Dine en 2012 au nom de la pureté de l’Islam.

2-Des dommages collatéraux qui s’expriment souvent dans la douleur et le sang. Des images de corps déchiquetés, d’édifices détruits à même le sol arrachent les regards de téléspectateurs à travers le monde, les poussant à s’agripper aux lèvres des speakerines tintées de la couleur du sang. Ces Amazones de l’écran parlent de dommages collatéraux. Elles ne font que lire les textes rédigés par la rédaction de la chaîne de télévision où elles travaillent et font amende honorable pour des crimes qu’elles n’ont pas commis.

Il va sans dire que la guerre, juste ou injuste, dépendant des motivations idéologiques et des opportunités politiques et stratégiques, fait des victimes. Là aussi, la liste est large. Un : Les massacres de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine en 1995, assimilés à un génocide programmé sous les regards passifs de l’OTAN, n’en déplaise à la déclaration des Nations unies selon laquelle la province est sous sa protection (présence de plus de 400 casques bleus néerlandais). Les massacres perpétrés par l’Armée de la République serbe de Bosnie ont fait plus de 8000 victimes musulmanes bosniaques.

Il aura fallu attendre 2005 pour voir la conscience des législateurs américains se réveiller pour rendre hommage aux victimes et appeler les Nations unies à reconnaître leur responsabilité morale dans ce qui s’est passé. De même, le Parlement européen a attendu jusqu’à 2015 pour emboîter le pas au Congrès américain.

Deux : Le Libéria à la suite du coup d’État contre Samuel K. Doe en 1980 qui a conduit le pays au déclenchement d’une guerre civile en 1989 sur la base du clanisme et de la répression ethnique. Les dommages collatéraux ont été plus conséquents sur les ressortissants étrangers, dont des Canadiens, des Chinois, des Libanais et des Européens qui vont aussitôt déchanter.

Parmi les plus touchés, il y avait des diplomates qui ont eu du mal à quitter le pays. Certains ont même été abandonnés à leur sort, faute de solutions immédiates proposées par leurs pays d’origine. Ils se sont débrouillés pour regagner les pays voisins. Samuel K. Doe est renversé par Charles Taylor qui a été aussi sanguinaire que lui. Doe est exécuté en public dans une scène insupportable qui donne la nausée.

Trois : Le Liban en 1982, à la suite de l’invasion du sud du pays par Israël et de l’évacuation négociée par mer des combattants palestiniens de Beyrouth vers Tunis. L’objectif d’Israël a été de déloger les combattants de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Mais le problème s’avère plus complexe qu’il n’y apparait.

Le Liban a payé un lourd tribut pour avoir tenté de se débarrasser de la tutelle syrienne ; une action qu’il a annoncée déjà en 1976. S’en est suivi une guerre civile alimentée, entre autres, par la Syrie, Israël et des pays arabes voisins. Israël en profite aussi pour lancer des attaques contre le sud du pays, comme il l’a fait en 1978 pour s’emparer de la rivière Le Litani.

D’autres tentatives ont eu lieu jusqu’en 1982, date de l’encerclement des Palestiniens à Beyrouth obligeant Yasser Arafat, le leader de l’OLP, à négocier sa sortie du Liban. Le Liban a toujours été un laboratoire d’expérimentation des rapports de force entre les pays voisins. Il l’est aujourd’hui plus que jamais.

La diversité culturelle et cultuelle qui aurait été la force du Liban dans le passé est devenue son talon d’Achille, à cause, entre autres, de la prévalence des alliances transnationales sur celles de l’unité nationale. Une sorte de dommages collatéraux traduisant un masochisme politique hallucinant. Une guerre meurtrière se déroule actuellement autour de cette rivière opposant Israël au Hezbullah, depuis la liquidation des dirigeants du mouvement chiite, notamment Hassan Nasrullah.

Quatre : La guerre civile au Rwanda (1990-1994) et le massacre des Tutsis par des Houtis. Des dommages collatéraux apparaissent comme une promenade de santé en comparaison avec la passivité voire la complicité de certains éléments des forces militaires étrangères sur place révélée durant les années 2000. Les pays européens ont été préoccupés par la construction de l’Union européenne et par la guerre en ex. Yougoslavie. L’Allemagne, pour sa part, peaufinait sa réunification et n’avait pas le temps de faire le ménage dans le voisinage.

Les troupes françaises engagées auprès des forces armées rwandaises (FAR) houties sont épinglées. Des plaintes ont été déposées à cet égard en 2004 et 2005 en France. Le parquet français requiert le non-lieu et la prescription a été retenue en fin de compte. Aujourd’hui, le Rwanda se présente comme un modèle de progrès et de développement en Afrique grâce, en partie, aux investissements massifs de ceux qui, hier, avaient été des comploteurs de luxe.

Cependant, les stigmates sont toujours là. Et le Rwanda ne s’empêche pas d’être partie prenante dans les équilibres géopolitiques régionaux à travers un interventionnisme qui risque de faire réveiller les démons de l’obstruction et de l’esprit revanchard.

Cinq : La pandémie du Covid-19 en 2020 qui a fait couler beaucoup d’encre sur la théorie du complot. La planète toute entière est devenue une prison. Les victimes des dommages collatéraux se comptent par millions.

Tout est chamboulé : modèles de développement, pratiques culturelles et valeurs intrinsèques. Les habitants deviennent des cobayes pour l’industrie médicale et pharmaceutique. Les complexes militaro-industriels s’y mettent pour échafauder un nouvel ordre mondial qui peine encore à trouver des repères convaincants.

Six : Les territoires palestiniens qui font l’objet de dommages collatéraux avec des soupçons d’intention délibérée, notamment depuis le 7 octobre 2023, de redessiner, à nouveau, les contours d’un nouveau Moyen-Orient débarrassé des acteurs non-étatiques dont le service est arrivé à expiration.

La saccade d’assassinats et de liquidation de leaders du Hamas, du Hezbollah et d’autres figures de proue de Palestiniens et de Libanais est une porte ouverte à toutes les formes d’exactions. Les populations civiles payent le prix de calculs politiques et stratégiques. Elles sont victimes de dommages collatéraux planifiés et exécutés sans crier gars.

3- Ce constat  a un lien étroit avec la troisième catégorie des dommages collatéraux qui résultent d’opérations électorales dans la pure tradition démocratique – ou du moins celles promues à bâtons rompus en Occident. Les résultats donnent la victoire soit à des outsiders, soit à des forces politiques dont le programme est tout le contraire de la démocratie.

Il y a des exemples historiques très connus tels que les élections qui ont eu lieu en Allemagne débouchant sur l’arrivée d’Adolf Hitler, membre du Parti des travailleurs allemands, puis leader du Parti nazi, au pouvoir (1933-1945). Le Parti nazi obtient la majorité des sièges au Reichstag en 1932. On connait la suite des évènements avec le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale et le chamboulement des équilibres géopolitiques en Europe et dans le monde.

On peut aussi mentionner les élections présidentielles américaines qui ont vu l’élection d’outsiders (Barak Obama, 2008-2016  et Donald Trump 2016-2020). Si les planificateurs politiques avaient misé sur la refonte souple de l’échiquier politique intranational pour permettre aux partis Républicain et Démocrate de le contrôler sans perdre au change, ils ne s’attendaient pas à la victoire de politiciens néophytes et capables de remettre les ententes sur la distribution du pouvoir sens dessus dessous.

Il y a aussi le cas des élections démocratiques qui ont eu lieu dans un certain nombre de pays arabes qui ont donné vainqueurs des mouvances politiques inattendues en Algérie (le Front islamique du Salut, 1992), en Egypte (les Frères musulmans, 2011-2013), au Liban (Hezbullah, 1992-2022), au Kuweit (les Salafistes et les Frères musulmans, 1992-2022), en Jordanie (les Frères musulmans, 1953-1999 et 2005-2024), en Tunisie (1980-1985 ; 2011-2023) et en Palestine (Mouvement Hamas; 1987-2006 et 2007-2023) et au Maroc (Parti de la Justice et du Développement, 2007- 2011-2021).

D’aucuns pourraient contester la taxation de cette catégorie de dommage collatéral. L’idée cependant est de dire que les arrangements préélectoraux peuvent ne pas conduire aux résultats escomptés. De même, si les observateurs avertis s’accordent sur le fait qu’en politique rien n’est laissé au hasard, il est cependant loisible de dire aussi que les violons accordés peuvent jouer parfois de fausses notes.

La fin justifie les moyens, le monde à l’envers

La fin justifie les moyens. Cette expression est chargée, lourde et insupportable en termes de signification et de justification tant pour ceux qui l’utilisent que pour ceux qui en sont victimes. À la guerre comme à la guerre est une autre expression qui sent le soufre de la fuite en avant, de l’absurde et de l’érosion des valeurs morales.

La raison d’État, encore. Cette expression est la plus cyniquement ressentie par ceux qui rêvent d’un monde dans lequel la paix humanise ceux et celles d’entre les décideurs qui seraient tentés de sombrer dans les interdits de tous genres, dont la liquidation de leurs semblables sans sourcils froncer.

L’histoire des guerres fait parfois l’impasse sur les exactions que commettent les militaires pour exécuter des ordres qui peuvent cibler leurs camarades pris en embuscade. Pour décongestionner la pression qui les étouffe, ils n’hésitent pas à sacrifier une partie des troupes. Les exécutants n’en guérissent jamais.

Le syndrome des guerres est doublé du sentiment de culpabilité. Ce qui pose forcément le dilemme de la morale et de l’intérêt national. Certains pourraient même pousser la réflexion plus loin en s’interrogeant sur cette notion d’intérêt national qui oblige les décideurs des pays en conflit à s’expliquer par le feu.

Des productions hollywoodiennes relatent le vécu de soldats rentrés des guerres dans lesquelles les États-Unis ont été impliqués. Un vécu cauchemardesque qui peut être observé dans d’autres pays de par le monde ; le Japon, la Corée du Sud ou la Russie en offrent des illustrations tout aussi édifiantes.

Et de tous les dommages collatéraux scandaleux qui ne trouvent d’explications nulle part, il y a ceux qui accompagnent les tentatives de libération d’otages civils. Ces derniers sont parfois sacrifiés pour que les autorités nationales ne cèdent au chantage des ravisseurs. La terre brûlée et le plafond des revendications tombent sous les ruines – des vies sont arrachées comme on arrache une dent de sagesse pour consacrer l’absurde.

Toutes les guerres sont des tragédies dans lesquelles les dommages collatéraux présentent des alibis. Tant que les tentations hégémoniques restent de mise, les marchands d’armes sont aux aguets et s’amusent à jouer au délit d’initié. À défaut, on provoque des dommages collatéraux autrement. Par la guerre économique, les sanctions et le marchandage à tout crin en vue de faire plier un acteur émergent ou de récolter des dividendes par ricochet, en chamboulant les équilibres géopolitiques régionaux.

Il en est ainsi de la constitution et de la dissolution des complexes sécuritaires régionaux à travers une politique de ping-pong qui fait l’affaire des acteurs majeurs qui tirent les ficelles dans les zones-problèmes.

De même, il y a de ces dommages collatéraux qui affectent les relations traditionnelles entre États. Un tournant imposé par des circonstances particulières peut imposer un changement radical dans les relations apparemment solides. On est loin de la perception classique de la répartition des rôles dans le cadre de l’asymétrie négociée.

Le dilemme de la reconstruction, ce maillon qui manque à la chaîne de la raison

Alors, au terme d’une guerre qui cause des dommages collatéraux visibles et incontournables, on entame un long processus de reconstruction, de restauration et de réparation. Or, ce processus n’est jamais innocent. On procède à la hiérarchisation des sites à réparer.

Prenons le cas d’actes de vandalisme qui ont saccagé les monuments des trois Bouddhas ou une partie des trois bâtiments de la bibliothèque d’Ahmed Baba à Tombouctou. La restauration est sinon abandonnée, du moins laborieuse.

Pour les Bouddhas, le motif avancé est l’absence d’un accord entre les autorités afghanes et les partenaires internationaux. Pour la bibliothèque de Tombouctou, la persistance de l’instabilité et la mainmise des réseaux du crime organisé dans les environs laissent le doute planer sur leur mise à l’abri d’actes de vandalisme futurs, malgré la restauration partielle en 2015.

Il en est autrement de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, partiellement détruite par un incendie (2019) que d’aucuns soupçonnent d’être d’origine criminelle. Une mobilisation internationale qui s’est soldée par la collecte de millions d’euros et de dollars en un rien de temps.

Les dommages collatéraux laissent des séquelles. Les psychiatres ont de longues décennies devant eux pour fructifier leurs affaires. Amusez-vous à tenter d’interpréter les regards perdus des victimes, notamment celles qui ont tout perdu, familles, maisons et envie de vivre.

On aura beau leur promettre des lendemains meilleurs –cette volonté de certains samaritains de les repêcher de la misère– elles n’y croient pas ; pas plus qu’à ces visites de personnalités de renom qui défilent sur les écrans de télévision et les réseaux sociaux exprimant de la compassion et implorant les bienfaiteurs de contribuer financièrement à la reconstruction.

La reconstruction, justement. Elle est perçue en fonction des dommages collatéraux enregistrés, mais elle se concentre surtout sur les chiffres et sur le gâteau à partager par des forces diffuses qui ont les mains entachées par la complicité flagrante et scandaleuse.

Et puis, il y a les instigateurs des dommages collatéraux qui finissent par être des sinistrés de luxe. Ils sont lâchés de belle manière. S’ils ne sont pas liquidés au cours du processus de mea culpa, ils se retrouvent devant des tribunaux pour des simulacres de procès qui deviennent des shows pour amuser la galerie.

Des plaidoyers à n’en point finir, et des sentences qui frisent la risée. Les tribunaux pénaux rendent des verdicts à la carte. Et des pays qui se réclament chantres de la démocratie et des droits de l’Homme s’opposent à ce que leurs ressortissants, civils et militaires, soient traduits devant ces juridictions.

Tout cela, me diriez-vous, ne résout pas le problème des plasticiens marocains dont les œuvres ont disparu entre Moscou et Kiev. Ils n’abandonnent pas pour autant. Un artiste est optimiste par nature. Peut-être est-ce une prémonition heureuse, cette fois-ci : celle qui anticipe la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche (H. Hami, Les élections présidentielles américaines : le bon sens, l’évidence et le jackpot, Medias24, 15 août, 2024). Il avait promis d’y mettre fin s’il était réélu. C’est chose faite.

Trump est réélu, mais aurait-il les mains libres pour le faire ? Entrerait-il en guerre encore une fois contre ceux qui avaient facilité sa victoire en 2016 avant de le chasser  du pouvoir en 2020 ? Auraient-ils favorisé son retour en 2024 pour s’en tenir au scénario confectionné à la veille de la Covid-19 et au lendemain de cette pandémie ? Théorie du complot encore ? Non, spéculation et dommage collatéral d’une lecture qui se défend malgré tout.

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