Ancien diplomate, docteur en sciences politiques.
Donald Trump et l’Europe : l’arc-en-ciel et l’écran noir en mode daltonien
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Le 12 novembre 2024 à 15h14
Modifié 12 novembre 2024 à 15h15Dans cette chronique, Hassan Hami explore les effets des manipulations médiatiques, notamment dans les contextes électoraux, où les biais et les sondages orientés transforment les perceptions publiques. Aux États-Unis, comme ailleurs, l’usage de cette "force douce" démontre l’influence des médias et des sondages, qui peuvent, par calculs stratégiques, influencer des masses d’électeurs.
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent une arme à double tranchant, voilà un qualificatif qui donne de la chair de poule aux apprentis sorciers en géopolitique. Si les risques de manipulation sont évidents, les lueurs de la démystification peuvent éclairer les sentiers de ceux qui font de la critique avérée leur boussole. Depuis belle lurette, les médias, notamment audiovisuels, jouent sur la naïveté des auditeurs et des téléspectateurs pour passer des messages qui, dans la plupart des cas, induisent en erreur ou aiguisent l’expectative.
Somme toute, de la manipulation pure et simple en fonction des agendas à défendre. L’ascendant des mass-médias est indéniable à l’occasion des échéances électorales, notamment présidentielles et législatives dans les pays dits démocratiques. Or, dans la plupart des cas, les sondages durant la période préélectorale se taillent la part du lion dans l’effort d’orientation des votes. Gestes compréhensibles, mais quand ces gestes ciblent un électorat bien déterminé, le jeu peut sentir la manipulation flagrante.
C’est le cas des élections présidentielles américaines qui se sont déroulées, il y a quelques jours. La lecture des résultats de ces élections ne devrait pas sacrifier à la précipitation ou consommer des plats tout faits. Force est de constater que la plupart des commentateurs persistent et signent dans la répétition d’analyses présentées comme des vérités premières, alors que leurs lectures antérieures ont été perçues comme une sorte de parer au plus pressé –et donc manquant de pertinence et d’impartialité.
Or, l’objectivité veut que les analystes les plus sérieux se donnent un délai de réflexion pour éviter de sombrer dans la généralisation ou de tomber dans le piège de la facilité. Déjà, les lecteurs sont bombardés par des informations sur l’équipe gouvernementale qui accompagnera Donald Trump dans les prochaines quatre années de l’administration républicaine ou de la manière dont la passation se ferait. Est-ce que Joe Biden rendrait la monnaie et n’assisterait pas comme l’avait fait Trump en 2020 ?
Des commentateurs feignent d’ignorer que l’administration démocrate est toujours au pouvoir et que d’ici le 20 janvier 2025, bien de choses (et de surprises) peuvent avoir lieu. En fait, la ruée vers l’analyse pour faire bonne figure est un péché de mauvaise inspiration.
Pourquoi cette longue introduction ? Lors de la campagne présidentielle aux États-Unis, une entreprise de désinformation épinglant le candidat Donald Trump et hissant le rang de la candidate Kamala Harris a eu lieu en Europe. Une hantise presque généralisée de voir Donald Trump revenir au pouvoir et reprendre ‘’sa croisade’’ contre les Européens dans les domaines de la sécurité, du commerce, de la géopolitique appliquée à la crise ukrainienne et, partant à la Russie.
Une frange importante des militants pour le droit à l’orientation sexuelle et à l’avortement est montée au créneau pour discréditer le candidat républicain. La victoire de ce dernier a été une douche froide qui risque de se transformer en un géant iceberg durant les douze premiers mois de la présidence Trump.
Les politologues et les planificateurs politiques ont été relativement surpris par le vote des Latino-américains, alors que le programme du Président élu est de fermer les frontières aux immigrés venant de l’Amérique centrale et de l’Amérique du sud.
Ces électeurs se tirent une balle dans le pied. Pourtant, il y a une explication : elle réside dans le syndrome de l’appropriation ou de la quête de l’acceptation. Les Latino-américains ne veulent plus voir défiler aux États-Unis d’anciens compatriotes qui risqueraient de leur faire de l’ombre ou d’attiser le racisme anti-immigré nourri à l’égard des Latino-américains.
Les Américains d’origine latino-américaine ont tendance à se montrer plus Américains que les autres Américains d’origines diverses. Ils ont montré ce comportement au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 qui ont frappé les États-Unis.
Ils se sont même montrés plus agressifs à l’égard des Arabes-Américains. Sur des façades ou balcons de leurs maisons ou appartements, ils ont brandi les drapeaux américains de différentes tailles. D’autres, plus conciliants, ont exhibé des drapeaux à côté de ceux des pays arabes (Égypte, Maroc, Liban, Émirats arabes unis ou Arabie Saoudite).
Ce patriotisme à la gâchette facile
Qu’en est-il des Afro-Américains? Le même raisonnement tient, bien que, dans l’ensemble, ils aient voté pour Kamala Harris, notamment les femmes et les hommes dans la tranche d’âge adulte. En effet, par comparaison avec les Africains naturalisés européens ou nés en Europe, le syndrome de l’appropriation est encore plus flagrant. On en a comme exemple, certains joueurs d’origine africaine au sein des équipes nationales de football, qui se montrent plus agressifs contre les joueurs des équipes africaines du continent. Ils se montrent plus Européens que les Européens eux-mêmes.
L’oscillation et la volte-face des électeurs américains ont été déjà relevées, il y a huit ans. Les politologues l’avaient constaté en 2016, quand les femmes ont pour la plupart voté pour Donald Trump au détriment d’Hillary Clinton. C’est sans compter avec le tempérament des Américains, notamment les plus défavorisés et les plus déçus au sein de la classe moyenne. Il s’agit en fait, comme le pensent certains commentateurs, de l’existence d’un certain rejet des élites américaines, un peu semblable à ce qui se passe dans certains pays européens.
Les études sur le comportement électoral des Américains sont complexes et les analyses en vogue sont souvent récusées par la multiplication des surprises. On n’y peut rien, comme dirait l’autre. Et en tout cas, tel n’est pas l’objectif principal de cet article, bien que le système de prise de décision américain reste toujours assujetti à la corrélation entre la politique intérieure et la politique étrangère.
Dès lors, ce qui nous intéresse, c’est l’impact de l’élection de Donald Trump sur la conduite de la politique étrangère américaine. Certains observateurs sont d’avis que le Président américain aurait moins de difficultés à mettre en œuvre ses décisions puisque le Parti républicain contrôle désormais le Sénat et la Chambre des représentants. Or, de notre point de vue, les choses seraient plus compliquées que ne le laisseraient penser les analyses à la ‘’sauve qui peut’’ ; une observation déjà évoquée plus haut.
Notre intérêt porte sur le comportement et l’attitude de l’administration Trump vis-à-vis des Européens. En effet, ces derniers doivent avoir plus de soucis que les Russes ou les Chinois. D’aucuns redoutent un comportement versatile voire revanchard que le prochain locataire de la Maison Blanche adopterait au nez et à la barbe de ses homologues européens. Or, rien n’est moins sûr.
Cependant, une première lecture s’impose. Donald Trump ne sera pas si revanchard que cela ; il demandera cependant plus que des comptes aux Européens. La confiance n’étant plus de mise, l’observation de plus près sera une arme fatale entre les mains de Trump. Plus question de laisser une quelconque marge de manœuvre aux locomotives de l’Europe.
Déjà, des experts européens appellent à observer le comportement du Président américain quant aux relations commerciales et militaires. Ils spéculent sur les relations de l’Europe avec la Russie et la Chine. Ils font l’impasse sur les relations entre les États-Unis, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Ils effleurent juste la question du Moyen-Orient. En somme, la hantise de voir Trump prendre les Européens par le nez et les trainer vers des lieux où ils ne se sentent plus à l’aise.
L’honnêteté intellectuelle veut que je dise que je partage partiellement certaines lectures ; mais je vais aller plus loin encore pour, sans prétention aucune, approfondir le débat. Premièrement: je suis d’avis que Donald Trump n’adoptera pas une approche va-t-en-guerre commerciale à l’égard de l’Europe et encore moins à l’égard de la Russie ou de la Chine. Je défends toujours l’idée que l’après Covid-19 dicte que les guerres commerciales soient tintées de retenue et de modération pour permettre à l’économie mondiale de reprendre sur de nouvelles bases.
Deuxièmement : la résolution de la crise ukrainienne sera une priorité, mais pas au point de donner carte blanche à la Russie ou de permettre une reprise dans le meilleur des mondes des relations entre l’Union européenne et la Russie.
Roulette russe et guillotine kafkaïenne
Une information avait circulé au lendemain de l’élection de Trump selon laquelle, il proposerait au président ukrainien une pause de vingt ans au cours desquels le statu quo serait observé –et donc mettre en veilleuse la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Troisièmement : les analystes les plus optimistes diraient que cela se traduirait aussi par l’abandon par l’Ukraine de sa demande de voir les territoires conquis par la Russie depuis 2021 rétrocédés dans le cadre d’un arrangement entre Washington, Moscou et Kiev. Dans cet arrangement, le Président Volodymyr Zelensky serait sacrifié sans état d’âme. Dès lors, l’Europe serait marginalisée dans la recherche d’une solution négociée au conflit en Ukraine.
Quatrièmement : les relations entre les États-Unis et les pays membres de l’OTAN verraient la reproduction tempérée de la même tension qui avait été enregistrée lors du premier mandat de Trump (2016-2020). Cependant, cette tension n’irait pas jusqu’à affaiblir l’Europe devant la Russie.
Cinquièmement : le pire à craindre pour l’Europe n’est pas la politique que les États-Unis sous Trump mettront en œuvre. Mais plutôt le risque de son implosion. Le risque peut être vérifié d’abord à travers l’examen des relations intereuropéennes. L’ambition européenne de se dégager de l’eau américaine est désormais un vœu pieux.
L’Union européenne avait déjà raté le coche en échouant à faire intégrer un pays aussi important que la Norvège. Elle n’a pas été assez courageuse pour s’ouvrir davantage sur la rive Sud de la Méditerranée. Elle a échoué en s’enfermant dans une perception étriquée de la période postcoloniale.
Sixièmement : les Européens auraient pu aller plus loin que de soutenir le projet de L’Union pour la Méditerranée (L’UpM) annoncé en 2008. L’évolution en dents de scie de l’UpM est en fait le résultat de l’opposition en sourdine des pays européens nordiques ainsi que de l’Allemagne au projet porté par l’ancien Président français, Nicolas Sarkozy. La même erreur a été commise à l’égard des anciennes républiques soviétiques, notamment celles du Caucase du Sud. Le Partenariat oriental qui leur a été proposé en 2009 a été un guet-apens qu’elles ont, pour la plupart, su déjouer.
Septièmement : les bénéficiaires du Plan Marshal ont été moins inspirés que les dragons asiatiques dans la lecture de la géopolitique des années 1970-2000. Pourtant, il y avait des signes tangibles que les partisans du rassemblement à l’européenne étaient en réalité des souverainistes dans les coulisses. Ils ont prêché le faux pour avoir le vrai pour ainsi dire.
Huitièmement : la réinvention de nouveaux équilibres intra-européens a été laborieuse et ne s’est pas démarquée des séquelles de Westphalie (1648), d’Ulrich (1713-1715) et de Berlin (1885) ainsi des crises financières de 1929, 1982 et 2008. Aujourd’hui, les difficultés que rencontrent les partisans du multilatéralisme et de la société internationale (Marcel Merle, 1974-1986-1988) traduisent le manque d’inspiration des planificateurs politiques européens. Ces derniers se trouvent entre le marteau des attentes sociales de plus en plus exigeantes et l’enclume des ambitions des élites politiques empêtrées dans des vieux pieux.
Neuvièmement : l’Union européenne a adopté un arsenal juridique qui l’empêche de fonctionner avec aisance. En cherchant à faire de la règle de droit un socle pour gérer les litiges inter-États ou ceux l’opposant à des partenaires internationaux bilatéraux et multilatéraux, l’UE a signé l’arrêt du ralentissement de sa progression et a tempéré sa résistance face à la montée en puissance d’autres ensembles économiques tirés par des États-locomotives en Asie et en Amérique latine.
Dixièmement : l’Union européenne n’apprend pas de ses erreurs. En effet, le processus d’élargissement entamé depuis 1994 a été une sorte de séquence de balles réelles à cheval entre la roulette russe et la guillotine kafkaïenne.
Onzièmement : une opinion cynique est partagée par les détracteurs de l’Europe selon laquelle, les Européens ont perdu la main de la décision stratégique à deux niveaux au moins. D’une part, au niveau de la politique de défense commune et d’autre part, au niveau du Partenariat transatlantique. L’autonomie stratégique de l’Europe est une clause de style et n’a rien à voir avec la réalité. De là à parler de parité stratégique idoine, rien n’est moins sûr.
Douzièmement : une autre opinion plus conciliante estime que la défense européenne est possible à condition que l’Europe prenne conscience qu’en cas de guerre sur son flanc ouest, les États-Unis ne viendront pas à sa rescousse en cas de difficultés, comme ils l’avaient fait durant la Première et la Deuxième Guerres mondiales.
Treizièmement : l’Union européenne va bientôt disparaitre ou du moins devenir un ensemble semblable à un corps essoufflé dont les organes vitaux accusent un processus de dégénération. Les analyses qui ont laissé entendre récemment que le Royaume-Uni aurait regretté que le Brexit ait lieu, commencent à mettre un peu d’eau dans leur vin.
Le rappel des engagements ne signifie pas absolution
Ce verdict est injuste, serait-on tenté de dire. Toutefois, il y a des arguments qui sautent aux yeux. Premièrement : les difficultés économiques que rencontre l’Allemagne, les réticences des pays scandinaves et la montée des courants souverainistes intranationaux constituent des défis majeurs que Bruxelles et les institutions émanant de l’UE sont en mesure de relever par les temps qui courent.
Ceci sans oublier que les économies de l’Allemagne et de la France traversent une situation difficile, surtout après la pandémie du Covid et la montée de la concurrence chinoise, coréenne, japonaise et brésilienne.
Deuxièmement : la persistance du casse-tête des pays d’Europe centrale, membres de l’Union européenne. Jaloux de leur souveraineté et tirant les leçons de l’histoire du XXe siècle, ces pays ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier. Ils sont conscients que la Russie, bien qu’affaiblie par la guerre en Ukraine, sortira vainqueur. Le nationalisme cultivé par Vladimir Poutine a eu raison des campagnes de propagande occidentale contre la Russie.
Troisièmement : les pays d’Europe centrale sont conscients également que l’administration Trump trouvera un terrain d’entente avec le Kremlin sur certaines questions stratégiques pour permettre la réalisation d’une parité stratégique acceptable. Les deux pays sont convaincus que la Chine ne veut jouer aucun rôle dans cette équation. Elle le fera à partir des années 2050.
En somme, la France et l’Allemagne ne jouissent plus de la confiance des États-Unis. Ils le seront davantage avec Donald Trump, qui leur avait fait voir de toutes les couleurs, lors de son premier mandat (2016-2020).
Quatrièmement : les pays européens dans leur ensemble ont mal interprété les rôles qui leur ont été assignés dans le cadre de l’équation stratégique liée à la géopolitique de l’énergie depuis l’année 2000. L’Union européenne, qui a été indirectement soutenue pour être un bouclier contre la Russie, s’est montrée ingrate à l’égard des États-Unis.
Cinquièmement : les relations commerciales seront placées sous le signe de l’asymétrie et non pas, comme le suggèrent certains économistes européens, sous le signe de la compétition commerciale sauvage. Du reste, les tensions commerciales que les États-Unis auront avec la Chine impacteront directement l’Europe, n’en déplaise aux analystes qui relativisent de l’acuité de ces tensions.
S’il est vrai que les États-Unis et la Chine semblent être prêts à faire des concessions pour réduire le déficit commercial américain, ils ne feront pas de cadeaux aux autres partenaires commerciaux, notamment européens.
Sixièmement : alors que les États-Unis travailleront à un arrangement avec la Chine, ils demanderont à leurs partenaires européens d’adopter une posture radicale à l’égard de Pékin sous prétexte de son soutien à la Russie dans la guerre que cette dernière livre à l’Ukraine. Le politique et l’économique dans un seul registre pourraient ne pas déranger outre mesure les Américains.
Septièmement : si bien que les spécialistes qui alimentent leurs analyses par une fixation sur l’idée de la taxation à outrance ou par la nécessité de repenser radicalement les modes de pensée se rapportant aux relations entre les États-Unis et la Chine, entre les États-Unis et l’Europe et entre les États-Unis et la Russie ne verront pas de sitôt le bout du tunnel.
Huitièmement : ces relations sont tellement complexes que la réélection de Donald Trump ne pourrait pas les chambouler du jour au lendemain. Que l’on ne se trompe outre mesure : Trump de 2024 est différent de Trump de 2016.
Neuvièmement : les relations internationales sont assujetties à des fils transactionnels qui sont conditionnés par le changement du temps géopolitique. C’est ainsi qu’il ne faudrait pas être surpris d’assister à un renversement d’alliances où on se retrouverait avec les États-Unis et la Russie joignant leurs efforts pour punir l’Europe.
Si cela devait avoir lieu, il confirmerait notre analyse sur les intermittents stratégiques européens qui ont entamé leur descente sur la pente glissante des acteurs qui, à force de jouer sur l’équilibre partiel, ont fini par perdre l’équilibre total
Dixièmement : l’histoire est édifiante en matière d’ironie et de cynisme. C’est aux portes de la Russie (invasion par l’Allemagne d’Hitler ; opération Barbarossa, 1941) et de la Chine (les guerres d’opium, 1839-1859 et la place Tian’anmen, 1989) que l’Europe occidentale s’est cassé les dents.
Les premières défaites des deux empires leur ont servi de leçons pour se reconstruire et revenir encore plus forts, plus tard. Bien plus, les deux pays gèrent leurs dichotomies sans trop se taper l’un sur l’autre ni en Sibérie, ni dans ce qui servirait comme passage obligé de l’Initiative de la Route de la Soie. Par ailleurs, la question des droits de l’Homme a, depuis une vingtaine d’années, déjà dévoilé la face de Janus d’un Occident qui ne sait plus quel regard porter sur un monde rond et une géopolitique plate.
Onzièmement : le scénario se répète maintenant ; ce serait par l’Allemagne que l’affaiblissement de l’Europe se produirait, à moins d’un sursaut d’honneur qui se ferait par le retour aux équilibres fixés au lendemain de la chute de l’URSS.
Douzièmement : ce retour gagnerait à être inscrit dans le respect total des arrangements conclus avec Mikhaïl Gorbatchev portant, entre autres, sur le maintien de l’Ukraine loin de l’OTAN et la soustraction de la sécurité énergétique à l’équilibre de puissance basé sur la géopolitique des hydrocarbures, avec le gaz en tant que fer de lance dans les deux sens.
Car, en définitive, le rappel des engagements ne signifie pas absolution des gestes malencontreux accomplis à la suite d’une lecture myope de la géopolitique des années 1990-2022. L’Europe doit retrouver la vision claire qui a été la sienne à la veille de la création de l’Union européenne basée sur la mesure et la retenue. Elle doit abandonner son daltonisme, ajuster son arc- en-ciel ou sombrer dans l’écran noir de l’aveuglement assassin.
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