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Mohamed Benabdelkader

Ancien ministre. Docteur en sciences de communication

Les amis du polisario, des aveugles qui conduisent des aveugles

Le 3 décembre 2024 à 13h33

Modifié 3 décembre 2024 à 13h56

L’isolement grandissant du polisario en Amérique latine se confirme alors que ses alliés traditionnels, tels qu’Evo Morales ou Nicolás Maduro, traversent des crises profondes, ternissant davantage l’image de ces régimes autocratiques. Entre accusations graves et effondrement politique, les rêves séparatistes s’étiolent face à une diplomatie marocaine proactive, renforçant les partenariats avec des démocraties émergentes du continent sud-américain.

Il y a cinq ans, lorsque le président bolivien Evo Morales a été contraint de démissionner et de quitter le pouvoir sous la pression de l’opposition, le polisario avait perdu un ami intime sur le continent sud-américain.

Ces jours-ci, on ne sait pas dans quel état d’esprit le polisario a-t-il reçu les nouvelles provenant de La Paz au sujet de la pire tempête politique, que le camarade Evo Morales avait affrontée dans sa vie, et qui pourrait l’effacer définitivement de l’échiquier politique, non seulement parce que la Cour constitutionnelle de Bolivie vient de confirmer l'interdiction pour un président d'exercer plus de deux mandats, mettant fin ainsi à toute possibilité pour l'ex-président gauchiste de se présenter à la présidentielle de 2025, mais parce qu’il est accusé d’avoir violé une jeune fille de 15 ans avec qui il avait eu un enfant, en plus d’être soupçonnée dans une autre affaire pénale qui a été ouverte contre lui en Argentine où il était exilé, pour des crimes de traite des êtres humains et d’abus sexuels".

On ne sait pas non plus si Brahim Ghali compte adresser un message de soutien à celui qu’il appelait "hermano presidente", mais ce que l’on sait aujourd’hui avec certitude, c’est que Brahim Ghali et Evo Morales ont plusieurs traits de caractère en commun, car en plus d’être de véritables autocrates répressifs, ce sont deux prédateurs sexuels dangereux.

Ghali n’est pas seulement accusé d’avoir commis des crimes de torture et de meurtre. Il est également soupçonné de viols commis contre des femmes séquestrées dans les camps de Tindouf. Khadijattou Mohamed, qui avait porté plainte contre lui en 2013 pour viol, devant les tribunaux espagnols, n’est pas la seule victime du chef du polisario, il y a d’autres victimes qui, si elles pouvaient toutes parler, certains amis de la bande séparatiste verraient qui est vraiment Brahim Ghali.

Comme le chef de la milice polisarienne, l’ancien président bolivien Evo Morales fait actuellement face à plusieurs procès, dont une plainte pour maltraitance d’enfants et trafic d’êtres humains, liée à la grossesse d’une mineure alors qu’il était le chef d’Etat. La victime avec laquelle Morales a eu un enfant après l’avoir violée, appartenait à une organisation de jeunes créée par l’ancien président pendant son mandat !

Comme cela s’est produit en Bolivie en 2019 lorsque la prétendue victoire électorale du président autoritaire Evo Morales a été remise en question, au Venezuela la réélection d’un autre ami proche du polisario, le dictateur Nicolás Maduro, est toujours contestée, tandis que le chavisme célèbre ces jours-ci avec de la musique et des danses, les quatre mois de cette réélection controversée du président pour la période 2025-2031, alors qu’au Nicaragua, des campagnes brutales de répression contre les opposants au tyran Daniel Ortega avaient  dépouillé sa réélection à la présidence en 2021 de toute crédibilité et ont fait de son régime répressif un paria fermement condamné par la communauté internationale.

Ce type de présidents autocratiques qui oppriment leurs peuples et impliquent leurs pays dans l’adoption des positions hostiles à l’intégrité territoriale du Maroc, à travers la reconnaissance d’une république fantasmagorique, est le modèle auquel s’identifient les dirigeants du polisario, et non le modèle des présidents de la gauche démocratique que la propagande séparatiste qualifie de "traîtres" à une prétendue cause sahraouie, tout simplement parce qu’ils ont adopté des positions courageuses et réalistes concernant le conflit artificiel autour du Sahara marocain.

Certes, les dirigeants du polisario et leurs marionnettistes algériens, contrairement à tous les démocrates du monde, ont aujourd’hui l’âme en suspens face au scandale du camarade Evo, face à l’effondrement possible du chavisme au Venezuela, face au soutien du Brésil à la dynamique internationale en faveur de l'initiative marocaine d’autonomie, face au  retrait de la reconnaissance de la république fantoche par l’Equateur, face à la décision du Panama de suspendre ses relations avec la pseudo rasd, mais aussi face à la lourde défaite du Hezbollah, et face à un possible rapprochement diplomatique entre le Maroc et la République islamique d'Iran, après des années de rupture sur fond de soutien du régime des Ayatollahs au polisario.

Il ne fait aucun doute que cette chute retentissante des modèles obsolètes du populisme de gauche en Amérique latine, pousse ces jours-ci les dirigeants du polisario au bord d’une crise de nerfs, faisant disparaître leurs rêves séparatistes comme des bulles dans l’air, d’autant plus que la bande séparatiste a toujours cherché à consolider des relations amicales au sein des mouvements de gauche latino-américains et des gouvernements qui se réclament de "l’anti-impérialisme révolutionnaire". Aujourd’hui, le polisario est de plus en plus isolé dans cette région du monde, notamment après que le Maroc a renforcé ses relations avec de nombreux pays d’Amérique latine dans le cadre d’une diplomatie proactive et efficace sur le continent sud-américain.

Comme un noyé qui s’accroche à un autre noyé, le polisario continuera à parier sur ses amis latino-américains traditionnels, au moins pour un soutien idéologique qui, en matière de rapports de forces, ne vaut absolument rien.

En réalité, les quelque bastions vivants du polisario en Amérique latine sont, soit des pays qui cherchent comment corriger les erreurs commises par leurs précédents gouvernements pro-polisario, soit des pays qui, tout en restant aveuglés par leurs illusions idéologiques, sont trop piégés dans leurs crises internes, et personne n’imagine qu’ils pourraient jouer un rôle dans le développement du conflit artificiel sur le Sahara marocain, d’autant plus qu’avec Trump à la Maison Blanche, la pression américaine sur les dictatures de gauche en Amérique latine est susceptible d’augmenter. Le nouveau président des Etats Unis a déjà envoyé un signal fort à cet égard avec la nomination de Marco Rubio au poste de secrétaire d’État. Ayant des racines latines et une perspective critique sur les régimes dictatoriaux de gauche au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba, le prochain chef de la diplomatie américaine, causera certainement plus de maux de tête que jamais à ces amis gauchistes du polisario qui survivent encore grâce au soutien économique et militaire de la Chine, de la Russie et de l’Iran.

En politique, il est important d'avoir des partenaires fiables et de tisser des alliances stratégiques afin d'obtenir le soutien nécessaire à la cause défendue, c'est pourquoi lorsqu'un acteur politique veut s'allier avec un autre, il cherche un partenaire utile et digne de confiance, qui lui donne des conseils sincères, qui lui apporte un soutien réel, qui démontre un engagement durable, qui influence sa façon de penser et d'agir.

Ce n’est absolument pas le cas du front polisario dont les alliés sont un véritable désastre, incarné par des partis fossiles obsolètes, ou par des mouvements émergents invertébrés, des alliés comme le Parti communiste de Cuba, le Parti socialiste unifié du Venezuela, le Mouvement pour le socialisme en Bolivie, le Front sandiniste de libération nationale au Nicaragua, ou bien comme Sumar, Podemos, Bildu, Esquerra Republicana de Catalunya, et  tout ce qui subsiste de la ferraille communiste en Espagne, des amis qui ne font que tromper le polisario et lui vendre de fausses illusions pour qu'il puisse continuer à fantasmer pendant un autre demi-siècle sur le mirage d'une pseudo "république" satellite sur le territoire marocain.

Lorsque le moine Adso de Melk, dans Le nom de la rose, avertissait des "aveugles qui conduisent des aveugles et les précipitent dans l'abîme", il faisait référence à la cécité spirituelle et au manque de discernement de certains personnages, en particulier des moines, qui se laissent guider par la superstition, l'ignorance et les passions mondaines plutôt que par la raison et la vraie foi. Ainsi que dans La parabole des aveugles de Humberto Eco, il semble que nos séparatistes, pris au piège de la cécité politique, aient aujourd'hui plus que jamais besoin, au lieu d'être guidés par de faux maîtres, d'être orientés par la raison et la clairvoyance, pour pouvoir éviter de sombrer davantage, dans l'abîme de la frustration et de la fatalité, au moment où se rappeler que "la patrie est indulgente et miséricordieuse", sera beaucoup trop tard.

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