Mohamed Fikrat : “Cosumar a exporté 350 000 tonnes de sucre en 2018”

Mouna Ettazy | Le 27/2/2019 à 16:09

Le chiffre a été annoncé par le PDG de Cosumar lors d'un point de presse annoncant la tenue prochaine de la Conférence internationale du sucre. Ces volumes ont été écoulés dans une quarantaine de pays, notamment dans la région Mena et en Afrique. Les revenus à l'export représentent, selon lui, 20 à 25% du chiffre d'affaires de la compagnie. 

Les professionnels du sucre ont rendez-vous du 27 au 28 février à Casablanca pour la troisème édition de la conférence internationale du sucre. Sa tenue a été annoncée hier dans une point de presse organisée par  l’Association Professionnelle Sucrière. 

Y ont pris part Mohamed Fikrat, PDG de Cosumar et de l'APC et Ahmed Ouayach, président de la Comader. 

La région Mena sera au coeur des débats de cette édition. Et le cas marocain sera donné en exemple au vu de son évolution sur les dernières années. 

Depuis la 2ème Conférence internationale sur le sucre, organisée le 22 et 23 février 2017 à Marrakech, plusieurs avancées ont été en effet réalisées, selon de Mohamed Fikrat. 

Le PDG de Cosumar souligne en parculier le ‘’renforcement de la présence du sucrier national sur le plan international’’ en avançant un chiffre d’affaires à l'export qui oscille entre 20 et 25%, avec ‘’plus de 350.000 tonnes de sucre exportés en 2018 qui ont touché une quarantaine de pays, spécialement dans la région MENA et en Afrique".

Fikrat évoque également le projet de construction par Cosumar, en partenariat avec Wilmar et le saoudien Consolidated Brothers Company et Industrial Project Development Company, d’une raffinerie en Arabie Saoudite.

‘’Le chantier avance correctement’’, indique-t-il en ajoutant qu’en principe ‘’on aura les premiers grains du sucre avant la fin de l’année en cours, qui vont être destinés aussi bien au marché domestique saoudien qu’au marché régional qui est également déficitaire en sucre’’.

‘’Ce projet est très important puisqu’il s’agit de notre premier pas de réalisation d’une raffinerie de la taille de 850.000 tonnes’’, estime le PDG de Cosumar. 

D’autres réalisations ont été évoquées :

> Le smart Blender

‘’Le principe de Smart Blender, qui est initié par l’OCP, est d’optimiser la fertilisation des terres en partant de l’analyse du sol et en composant l’engrais avec les éléments dont le sol a besoin. C’est une façon de personnaliser l’engrais par parcelle’’. 

‘’L’essai de cette technique se fait actuellement dans la région de Tadla’’, indique le PDG de Cosumar, en estimant que ‘’cette expérience est extrêmement prometteuse sur tous les volets".

Sur le plan économique, elle va permettre d’alléger les charges pour les agriculteurs. Elle permettra également l’optimisation de la productivité pour l’amélioration de la compétitivité. 

> Le début de la digitalisation de l’amont agricole 

‘’Tous nos agriculteurs partenaires sur les cinq régions sont équipés d’une carte Tayssir qui touche toutes les opérations, depuis la prise des intrants (engrais, semences,…) jusqu’à la livraison de la récolte’’, indique Mohamed Fikrat. 

S’ajoute à cela le fait que ‘’tous les équipements à savoir les camions et les machines de récoltes seront équipés en GPS. Cette démarche sera extrêmement utile pour améliorer la performance et aussi pour garantir la transparence pour les agriculteurs’’, détaille-t-il.

Le patron de Cosumar a indiqué que le taux de couverture du marché du sucre marocain est actuellement de 100% : la moitié est réalisée au Maroc à partir des plantes (bettraves et cannes), la seconde moitié est la résultante du raffinage du sucre brut importé du Brésil.

‘’La filière sucrière est un cas d’école’’

Ahmed Ouayach, président de la Confédération Marocaine de l'Agriculture et du Développement Rural (Comader), a été interpellé sur les déséquilibres de l'amont de la filière. Il a tenu ici à faire un rappel des évolutions réalisées depuis ces dix dernières années. 

‘’Il y a une dizaine d’année, la culture sucrière souffrait d’un déséquilibre entre la petite agriculture et les grands agriculteurs. La betterave était en voie de disparition. On avait 25.000 hectares de betteraves au départ avant cette période, la superficie était ramenée à 6.000 hectares dans les régions de Tadla et de Doukala’’.

Selon Ahmed Ouayach, la principale cause était le problème de la rentabilité : ‘’L’agriculteur n’arrivait pas à couvrir ses charges’’, souligne-t-il.

Toutefois, ‘’depuis la restructuration de la filière et la création d’une interprofession ainsi que l’établissement du contrat programme entre le gouvernement et les représentants de la filière sucrière, les choses ont beaucoup changé. Et le transfert de cette culture au secteur privé a également joué un rôle dans ce sauvetage’’, estime-t-il.

‘’La betterave est aujourd’hui une culture rentable’’, commente Ouayach tout en plaidant pour plus de soutien : ‘’nous demandons à l’Etat de protéger cette filière et nous lui rendons hommage pour son soutien à travers les subventions et aussi via les incitations à l’investissement’’.

‘’La filière sucrière est un cas d’école. J’espère que ce qui a été fait pour cette culture sera réalisé également pour d’autres secteurs’’, souhaite le patron de Comader.

Un avant goût assez intéressant des discussions qui animeront la 3e édition de la conférence internationale du sucre... 
 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 3/7/2024 à 17:10

    La stratégie d'expansion de Kitea racontée par son directeur général, Othmane Benkirane

    Kitea s'est fortement développé ces dernières années, avec des ouvertures multiples et de la croissance externe. Le groupe continue d'innover et de revoir ses process pour rester le leader sur son secteur. Othmane Benkirane, directeur général, dévoile la stratégie et les grandes ambitions de l'entreprise au Maroc et à l'international, jusqu'à envisager une IPO dans quelques années.
  • | Le 3/7/2024 à 11:03

    Le secteur bancaire marocain continue d’afficher des fondamentaux solides (CCSRS)

    Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a tenu, ce mardi 2 juillet, sa 19e séance au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat.
  • | Le 2/7/2024 à 12:37

    À fin mai 2024, les recettes des IDE ont augmenté de 19% à 16 MMDH

    Les derniers chiffres de l'Office des changes montrent une forte amélioration des flux nets des IDE à fin mai, avec des recettes des IDE en hausse et des dépenses en baisse.
  • | Le 2/7/2024 à 10:05

    Forte baisse de la consommation de ciment en juin du fait de l'Aïd

    Le mois de juin accuse une forte baisse de la consommation de ciment du fait de l'Aïd. En cumulé, la consommation progresse légèrement de 1,12% à fin juin.
  • | Le 2/7/2024 à 8:43

    Le taux de rémunération des comptes sur carnet baisse à 2,48% jusqu'à fin 2024

    Le taux de rémunération des comptes sur carnet baisse de 25 pbs par rapport au premier semestre 2024.
  • | Le 1/7/2024 à 17:26

    BAM & APSF : un code d’éthique pour l'intermédiation dans les crédits à la consommation

    L'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) a adopté, sous l'égide de Bank Al-Maghrib, un code éthique afin d'encadrer les relations entre les sociétés de crédit à la consommation et les intermédiaires en octroi de crédit à la consommation.