OPCVM : les investisseurs prennent plus de risques et passent du monétaire à l’OMLT

| Le 9/5/2024 à 15:35
A fin mars, les encours OPCVM monétaires et obligataires court terme reculaient de 5,5% et 12,2% respectivement. Les investisseurs opèrent des rachats pour miser sur l’OMLT, plus risqué. Les exigences des investisseurs baissent du fait d’un déséquilibre offre/demande. Le Trésor est très confortable dans le renouvellement de sa dette.

D’après les dernières données de l’Association des Sociétés de Gestion et Fonds d’Investissement Marocains (ASFIM), l’encours global sous gestion dans les OPCVM à fin mars 2024 a progressé de 3% à 576,7 MMDH.

Cependant, par rapport au mois de février, l’encours sous gestion a reculé de 2,14%. Une baisse qui a été principalement conduite par le recul des OPCVM monétaires de près de 14,8% et des OPCVM obligataires court terme (CT) de 10,3%. Concernant ces catégories d’OPCVM en YTD, leurs encours ont baissé de respectivement 5,49% à 78,9 MMDH et de 12,22% à 75,31 MMDH.

Plusieurs facteurs expliquent cela, dans un contexte de stabilité des taux, notamment une appétence des investisseurs pour plus de risques.

Une transition s’observe du monétaire vers l’OMLT

Contacté par Médias24, un gérant de portefeuille nous explique cette baisse des encours monétaires et OCT depuis le début de l’année. Pour lui, le premier facteur à prendre en compte concerne l’aisance financière du Trésor.

"En dehors de l’anticipation de la baisse des taux, qui n’est presque plus prise en considération par les investisseurs aujourd’hui, ce que nous observons, c’est une situation du Trésor qui a complètement changé. Aujourd’hui, l’argentier de l’État gère bien la situation financière et a pris beaucoup d’avance en termes de levées sur l’année. Il dispose donc de beaucoup de confort à renouveler sa dette", explique-t-il.

Cette facilité à lever auprès des investisseurs fait que les taux sont stables depuis un moment avec de légères pressions baissières sur quelques maturités. "Le marché n’anticipe plus de hausse, hormis une volatilité très contenue sur les taux. Cela fait que le marché aujourd’hui a plus de confiance dans le fait de prendre un peu plus de risque. Il opère des rachats de l’OCT et du monétaire vers des actifs plus risqués, à savoir l’OMLT. C’est ce que l’on constate depuis le début de l’année", poursuit notre interlocuteur. D’ailleurs, à fin mars, la collecte nette des OMLT est de loin la plus importante à 17,56 MMDH, devant les OPCVM contractuels à 2,2 MMDH.

La baisse des exigences des investisseurs provient d’un déséquilibre offre/demande

Cette facilité du Trésor à lever crée de fait un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché et induit une légère pression baissière sur les taux.

"La baisse des exigences des investisseurs provient d’un déséquilibre entre l’offre et la demande. Les vendeurs ne sont pas obligés de concéder des points de base pour aller chercher des maturités plus risquées. C’est davantage l’offre qui est restreinte aux adjudications et qui fait que les investisseurs sont obligés de concéder des points de base pour être servis", explique notre source.

Le Trésor dispose donc de la possibilité de lever aux maturités qui lui semblent intéressantes avec le taux qui lui convient. Cela s’explique également par le fait que l’argentier de l’État dispose d’une duration assez confortable de cinq ans et demi en moyenne. Il s’agit là de la durée moyenne de sa dette.

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