Hôtellerie : un taux d’occupation de 70% aurait permis de créer 250.000 lits au lieu de 110.000 depuis 2013 (investisseur)

Selon une étude de la Société marocaine d’ingénierie touristique, la capacité litière du Maroc est passée entre 2013 et 2023 de 179.000 à 289.000 lits. Tout en se félicitant de cette évolution qui doit créer 40.000 nouveaux lits d’ici 2026, un important investisseur avance que le taux d’occupation de 70%, espéré depuis 2010, aurait permis de créer 250.000 à 300.000 lits en dix ans. Actuellement, le taux moyen est seulement de 48%.

Hôtellerie : un taux d’occupation de 70% aurait permis de créer 250.000 lits au lieu de 110.000 depuis 2013 (investisseur)

Le 13 mai 2024 à 15h45

Modifié 13 mai 2024 à 16h40

Selon une étude de la Société marocaine d’ingénierie touristique, la capacité litière du Maroc est passée entre 2013 et 2023 de 179.000 à 289.000 lits. Tout en se félicitant de cette évolution qui doit créer 40.000 nouveaux lits d’ici 2026, un important investisseur avance que le taux d’occupation de 70%, espéré depuis 2010, aurait permis de créer 250.000 à 300.000 lits en dix ans. Actuellement, le taux moyen est seulement de 48%.

Combien de nouveaux lits ont été créés depuis dix ans et que faut-il faire pour attirer davantage d’investisseurs hôteliers pour satisfaire la demande en 2026, puis en 2030 au terme de la feuille de route? Avant de recueillir les réponses d’un gros investisseur dans le secteur de l’hôtellerie, il est utile d’exposer les chiffres des créations litières depuis 2013.

Les prévisions de la SMIT pour 2026

Lors d’une conférence de presse au mois de mars, le directeur général de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), Imad Barrakad, a affirmé que la capacité litière actuelle du Maroc, qui est de 289.000 lits, passera à 302.000 lits en 2024, à 317.000 en 2025 et à 329.000 en 2026, soit 40.000 lits supplémentaires dans les deux années à venir.

En 2026, 50% du parc hôtelier sera le fruit d’investissements privés marocains, 30% d’enseignes internationales et 20% de chaînes institutionnelles hôtelières marocaines.

 "Un taux d’occupation hôtelier de 70% ferait exploser le niveau des investissements"

Tout en saluant ces créations qui ont permis d’augmenter sensiblement la capacité litière du Maroc depuis 2013, un investisseur estime nécessaire de tempérer l’enthousiasme généré par ces chiffres en expliquant que la croissance des investissements aurait pu être beaucoup plus importante.

"Tout ce que nous demandons, c’est de rentabiliser rapidement notre investissement et, pour cela, il convient d’augmenter le taux d'occupation hôtelier qui stagne à 48% depuis 2019, alors que la vision 2010 prévoyait d’arriver à 70% en 2020", explique notre source en ajoutant que les investissements exploseront le jour où l'on atteindra un taux de 65% à 70%.

En effet, les investisseurs raisonnent chiffres et rentabilité ; or celle d’un hôtel dépend mécaniquement de son taux d’occupation.

"Sans accompagnement public, les investisseurs se désintéresseront du Maroc"

La feuille de route 2023-2030 a prévu d’injecter davantage de lignes aériennes et de renforcer la promotion internationale pour parvenir à un niveau d'occupation suffisant, à même d'accélérer les investissements hôteliers et d'augmenter leur rentabilité.

En dehors de ces mesures, il faut accélérer la création de produits structurants comme les palais des congrès ou les méga parcs de loisirs.

Et d’insister sur la nécessité d’accompagner les investisseurs pour augmenter le taux d’occupation et s’inscrire dans une dynamique de développement durable et vertueuse, sans quoi le Maroc se retrouvera avec une capacité hôtelière non rentable qui fera fuir les futurs investisseurs.

"Si on n’augmente pas les taux d'occupation et que la rentabilité n'est pas au rendez-vous, les investisseurs seront freinés et ils cesseront de s'intéresser au Maroc qui se retrouvera avec un parc hôtelier vieillissant", estime notre interlocuteur. Ce dernier ajoute que si le secteur privé a été capable de créer 110.000 lits depuis 2013, il aurait pu en créer au moins 250.000 avec un taux d’occupation de 70% ; à l'instar des nouvelles destinations touristiques concurrentes du Moyen-Orient, comme Dubaï ou Doha.

"Ne pas construire pour construire"

À la question de savoir quel segment d'hébergement doit être créé d’ici 2030, notre source déclare qu’il ne faut surtout pas construire des hôtels juste pour la Coupe du monde, mais des unités qui s’avéreront utiles après 2030 pour répondre à une demande durable du marché.

Selon notre source, plusieurs pays, comme l’Afrique du Sud, ont en effet fait l’erreur de créer des infrastructures hôtelières qui n'ont jamais été remplies ni rentabilisées, et ce malgré le Mondial.

"En réalité, il ne faut pas construire des hôtels éphémères pour un seul événement, mais plutôt les inscrire dans une démarche de développement durable afin de répondre aux besoins du marché national et des tour-opérateurs internationaux", précise l’opérateur pour qui le segment importe peu, sachant que le Maroc dispose d’une offre de produits capable de satisfaire tous les marchés existants et de toucher tous les types de clientèle nationale ou étrangère.

Et d’ajouter qu’"il faudra continuer à miser sur la diversification des marchés et ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier pour rester attractif, car c'est la diversité qui fait la force du Maroc".

"Les segments de prédilection des investisseurs"

En effet, la grande majorité des investisseurs s’intéressent surtout aux hôtels de luxe et aux 4 étoiles (50%), aux clubs de vacances et aux hébergements atypiques dans des sites naturels.

"La majorité des tour-opérateurs étrangers sont demandeurs de produits de qualité très appréciés par leurs clients, mais il y a aussi le segment MICE qui nécessite de créer des infrastructures dédiées au tourisme d'affaires", avance notre interlocuteur. Celui-ci déplore l’absence de véritable palais des congrès pour accueillir des événements internationaux à Marrakech et Casablanca.

Pour le marché domestique, il conviendra de développer davantage de produits d’hébergement comme des appart-hôtels qui soient adaptés au pouvoir d'achat des Marocains, avec animation familiale et prise en charge des enfants.

Qui sont les investisseurs et gestionnaires touristiques du Maroc ?

La destination marocaine étant élaborée autour de plusieurs offres d’hébergement axées sur le désert, la montagne, le balnéaire, la nature et la culture, l’objectif des investisseurs est de mettre en place un mix hôtelier. L’idée est en effet de proposer une offre touristique diversifiée qui réponde aux attentes de toutes les typologies de clientèle étrangère ou nationale.

Rappelons que 70% des investisseurs hôteliers sont des groupes publics et privés marocains, et 30% des étrangers. Parmi ces derniers, 80% sont issus du Moyen-Orient.

Parmi les investisseurs nationaux figurent CDG, Risma, Ithmar Capital, Tikida (également gestionnaire), Someo, T Capital, ONCF, Akwa, CIMR, OCP, Ynna Holding, Attijariwafa bank, Onapar, SGTM, Banque Populaire, Bank of Africa, Interedec...

Sur le front des investisseurs étrangers, on retrouve surtout des sociétés privées du Moyen-Orient comme Aabar, Al Ajlal, Inveravante, Imkan, Al Qudar, Orascom Development, Eagle Hills, CMKD, Qatar Holding...

Les gestionnaires des grands hôtels sont principalement des enseignes internationales : Accor Hôtel, Barcelo, Melia, Marriott, Four Seasons, Radisson, Hyatt, Hilton Louvre Hôtels, Oberoi, Ritz Carlton, Beach Comber, Be Live Hôtel, Movenpick, Six Senses, Vichy Célestin.

Quant aux gestionnaires marocains de chaînes hôtelières, ils se composent des groupes Tikida, Atlas Hospitality, Royal Palm Marrakech, Kenzi Hôtel Group, La Mamounia, Mogador HRM.

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