La brigade nationale de la police judiciaire enquête sur une sombre affaire de chantage visant Latifa Raafat. La chanteuse marocaine a déposé plainte après avoir reçu des appels et des messages la menaçant de diffuser des enregistrements audio où elle aurait tenu des propos compromettants.

La plainte a donné lieu à l'ouverture d'une instruction judiciaire, qui est en cours. La plaignante a été entendue le lundi 14 mai par le juge d'instruction près la cour d'appel de Casablanca (chambre criminelle).

Des suspects ont été identifiés. Avocat de Latifa Raafat, Me Abdellatif Zahrach signale deux arrestations à ce stade. Le principal mis en cause (D. F.) est un Marocain résidant en Italie. Ce dernier a été arrêté dans son pays de résidence à la suite d'un mandat d'arrêt international émis par les autorités marocaines.

L'intéressé, qui se présente comme journaliste d'investigation, tient une chaîne YouTube où il avait, il y a trois semaines, annoncé son intention de publier les 'audios' en question. Des extraits ont déjà été diffusés. Il s'agit de bribes de conversations attribuées à la chanteuse, qui plaide pour l'heure un contenu "fabriqué".

Arrêté au Maroc, le deuxième mis en cause est présenté comme l'intermédiaire du premier. Selon Me Zahrach, il a été interpellé sur la base de messages et d'appels téléphoniques interceptés où il tente d'extorquer des sommes d'argent à Latifa Raafat sous la menace de diffuser les 'audios'. Les échanges mettent également en scène des menaces de mort et des incitations au suicide, selon Me Zahrach.

Parallèlement à l'information judiciaire, l'enquête de la BNPJ se poursuit pour l'identification de toutes les personnes impliquées.

Si Me Zahrach assure que les deux affaires n'ont aucun lien, les menaces visant sa cliente sont pourtant apparues directement après son audition, comme témoin, dans le dossier de trafic international de drogue impliquant Said Naciri et Abdenbi Bioui.

Dans cette affaire, Latifa Raafat avait été entendue par la BNPJ en raison de son lien avec El Hadj Ahmed Ben Brahim, son ex-mari. Incarcéré au Maroc (dix ans de réclusion), ce baron de la drogue en Afrique est présenté comme l'associé de Naciri et Bioui dans un vaste réseau de trafic de stupéfiants.