Taux. Légère hausse à fin mars, la transmission du taux directeur aux taux réels se poursuit

Le bâtiment de Bank Al-Maghrib, au centre ville de Casablanca
| Le 26/5/2024 à 8:09
Une très légère hausse du taux débiteur moyen global a été observée au T1-24 à 5,4%. Cette hausse est dans la lignée normale de la lente transmission de la hausse du taux directeur aux taux réels. D'un trimestre à l'autre, les taux des crédits à l'équipement affichent la progression la plus forte du fait de la forte demande. Une correction est observée sur les taux des crédits immobiliers et de trésorerie.

La Banque centrale a publié l’évolution des taux débiteurs au premier trimestre 2024. Il ressort qu’après un trimestre de stagnation durant le T4-23, le taux débiteur moyen global a légèrement progressé de 4 pbs à 5,40%.

Depuis la première hausse du taux directeur en septembre 2022, le taux débiteur global moyen s’est apprécié de 116 pbs. Parallèlement, le taux directeur de Bank Al-Maghrib (BAM) s’est bonifié de 150 pbs. De fait, la transmission n’est pas terminée, et cette légère hausse est le fruit normal d’une poursuite lente de la transmission.

"La hausse du taux directeur n’a pas été entièrement répercutée sur les taux débiteurs. C’est que la transmission se concrétise dans le temps. Maintenant que le taux directeur est maintenu stable et que le pivot monétaire n’est pas encore actionné, ce à quoi on pourrait s’attendre, c’est normal que l’on observe une très légère hausse du taux débiteur moyen global", explique une source du marché.

Les taux des crédits à l’équipement progressent le plus

D’après les données de BAM, le taux débiteur des crédits à l’équipement est celui qui affiche la plus forte progression depuis le trimestre dernier, passant de 4,91% à 5,13%. Depuis le resserrement monétaire effectué au T3-22, le taux débiteur s’est apprécié de 57 pbs.

"Les taux débiteurs des crédits à l’équipement ont évolué d’un trimestre à l’autre. C’est le principal driver vis-à-vis de l’économie réelle. Nous sommes dans une phase d’investissements massifs, marquée par les différents plans de relance, notamment la reconstruction d’Al Haouz, le plan de relance économique de 120 MMDH, et et cela est consommateur de biens d’équipements et d’investissements", explique notre interlocuteur.

En somme, une forte demande intervient sur ce type de crédit, et cela induit une légère hausse au niveau des taux. Cette dernière n’est cependant pas surprenante, dans le cadre d’une poursuite de transmission naturelle et d’une forte demande.

Cette hausse du taux débiteur global moyen devrait se poursuivre lentement si la Banque centrale décide de ne pas opérer de pivot monétaire. "Si ce dernier est effectué, il faut noter que les taux débiteurs ne seront pas impactés rapidement. Il y a toujours, à la hausse ou à la baisse, ce délai important dans la transmission aux taux réels", rappelle notre source.

Correction sur les taux débiteurs immobiliers et de trésorerie

À la fin du premier trimestre, on aperçoit également une accalmie sur certains taux débiteurs, notamment immobiliers et de trésorerie qui ont timidement reculé de respectivement 9 pbs et 4 pbs, à 5,05% et 5,33%.

Il s’agit de simples corrections et non pas d’une tendance amenée à durer dans le temps.

"Il faut revenir plus en arrière et remarquer que les taux immobiliers ont assez fortement évolué. Il s’agit d’une légère correction puisque la hausse a été plus importante sur certains segments par rapport à d’autres. Il ne faut pas voir cela comme étant lié à une conjoncture ponctuelle", souligne notre interlocuteur.

Notre source rappelle d’ailleurs que "c’est le même phénomène que les crédits de trésorerie qui ont très légèrement baissé. En raison d'une anticipation de normalisation des taux, on peut assister à de légères corrections sur certains segments".

Cette typologie de crédit est celle dont le taux débiteur a le plus augmenté depuis le début du resserrement monétaire de BAM, avec une hausse de 136 pbs, passant de 3,97% au T3-22 à 5,33% au T1-24.

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